La flexibilité, une nécessité devenue incontournable
Si l’immobilier d’entreprise conserve incontestablement son rôle stratégique, le secteur est d’ores et déjà confronté à une mutation structurelle accélérée par les nouveaux modes de travail. La flexibilité se trouve à nouveau au centre des enjeux alors que beaucoup d’entreprises envisagent de réduire ou d’optimiser leur empreinte immobilière. Une étude menée en 2020 par EY et Urban Land Institut auprès de 550 professionnels de l’immobilier d’entreprise à travers le monde révèle que 96% des répondants anticipent une généralisation du télétravail, 60 % des employés devant passer 1 à 3 jours par semaine en travail à distance. D’après la même étude, 97 % des professionnels considèrent que les entreprises se tourneront vers des solutions immobilières flexibles et sur-mesure. Si le coworking continue de susciter l’enthousiasme de certaines sociétés, les futures évolutions semblent cependant plutôt favorables au Flex Office dont la principale caractéristique est précisément son adaptabilité. L’impératif de flexibilité se traduit également par l’intérêt que portent les acteurs de la filière immobilière aux bâtiments réversibles, à l’instar du Work #1 à Lyon dont les surfaces de bureaux peuvent être transformées en logements. Mais la flexibilité de l’immobilier d’entreprise ne concerne pas seulement les bâtiments eux-mêmes et s’étend également à la réglementation : selon l’étude susmentionnée, 66 % des professionnels estiment que les contrats de location flexibles deviendront la norme au détriment des traditionnels baux de longue durée.
Une profonde restructuration des environnements de travail : digitalisation et QVT
La transformation de l’immobilier d’entreprise se caractérise donc par une tendance à la réduction des surfaces ; ces dernières doivent cependant répondre à des exigences de plus en plus fortes en termes de qualité et services offerts aux utilisateurs. Ainsi l’offre de bureaux se réinvente avec le développement du nomadisme professionnel, tandis que le secteur logistique évolue pour accompagner l’essor du e-commerce. Les immeubles d’entreprise doivent pouvoir répondre aux nouveaux défis et usages professionnels, en accentuant le processus de digitalisation et la création d’environnements de travail hyper connectés. D’après l’étude EY, 85 % des répondants considèrent que travail sera désormais digitalisé, avec un usage accru de l’intelligence artificielle : 78 % s’attendent à ce que les tâches d’exécution soient effectuées à distance. Au-delà de l’essor des digital workplaces, l’immobilier d’entreprise est désormais façonné par les notions de bien-être et de qualité de vie (QVT) au travail : les espaces de convivialité, restauration, détente ou même sport s’installent durablement au sein des immeubles de bureaux, confort et productivité se trouvant liés. Une évolution incontournable puisque de nombreux investisseurs envisagent déjà de se tourner vers des bâtiments d’entreprises plus résilients, notamment en cas de crise sanitaire.