La crise consécutive à l’épidémie de Covid-19 fait surgir de nouvelles perspectives pour l’immobilier d’entreprise qui connaît actuellement de profondes adaptations ; des signaux positifs se profilent d’ores et déjà, notamment en ce qui concerne l’immobilier logistique.
Un marché en cours d’adaptation
Si la pandémie de Covid-19 a bien eu un impact significatif sur l’immobilier d’entreprise, c’est dès à présent en termes d’adaptation que ce marché doit être pensé, dans une logique de sortie de crise déjà amorcée. Les entreprises adoptent désormais de nouvelles stratégies tournées vers la réduction de la surface de leurs locaux (et donc une baisse des coûts), et l’optimisation de leur utilisation. Selon certaines études, les contrats de sous-location et les baux flexibles sont ainsi appelés à prendre de l’importance. Une autre tendance majeure réside dans la localisation géographique des locaux d’entreprise : il s’agit désormais de conserver une visibilité tout en s’implantant vers de nouveaux secteurs a priori moins coûteux. Autant d’évolutions majeures accompagnant les nouveaux modes de travail qui se sont généralisés durant les confinements – télétravail, Flex office et nomadisme professionnel en général. L’immobilier d’entreprise est également appelé à s’adapter en ce qui concerne les locaux professionnels eux-mêmes qui, au-delà des nouvelles organisations du travail, doivent répondre à de nouvelles exigences sanitaires et écologiques associant résilience et protection de la santé. Les professionnels de l’immobilier d’entreprise anticipent donc une hausse des investissements en direction des immeubles les plus « eco-friendly », qui garantissent entre autres une qualité de l’air optimale.
La résilience du secteur logistique
C’est sans doute l’immobilier logistique qui présente des signaux particulièrement positifs, compte tenu de l’essor important du e-commerce. En effet les ventes en ligne devraient représenter 16,2% du total des ventes de détail en 2020 dans les principaux pays européens (contre 12% en 2019). Un essor durable qui s’accompagne naturellement d’une hausse des demandes de stockage, notamment pour les entrepôts à étages qui devraient une augmentation de leurs revenus locatifs. Le secteur logistique constitue donc une classe d’actifs particulièrement résistante à la crise, notamment du fait de l’activité des investisseurs asiatiques. L’importance stratégique que revêt désormais la supply-chain – comme l’illustre en France le rapport Hemar/Dahert – considérée comme un facteur clef pour la compétitivité des entreprises devrait entraîner une multiplication des points d’approvisionnement et donc une hausse de la demande régionale. Au premier semestre 2020, l’investissement en immobilier logistique avait déjà totalisé 2,1 milliards d’euros soit un volume d’activité record dépassant celui de plusieurs années pleines. Les lease-back se multiplient également et représentent près d’un tiers des volumes de transactions, suite aux cessions par les acteurs de la grande distribution en quête de liquidités. Ainsi en dépit des ralentissements liés au confinement, le dynamisme de la chaîne logistique semble promettre ce secteur à un redémarrage haussier, qu’il s’agisse des entrepôts ou des locaux d’activité.